Chirurgie du ligament croisé antérieur

Chirurgie du ligament croisé antérieur ( LCA ) Dr Rollier

INTRODUCTION

Le ligament croisé antérieur est un élément essentiel dans la stabilisation et la cinématique du genou. Sa rupture peut créer une instabilité (quotidienne ou seulement dans certaines activités) et facilité l’évolution vers des lésions méniscales secondaires et à plus long terme une arthrose du genou. Lorsqu’il est rompu, il ne cicatrise pas ou partiellement.
Sur le plan thérapeutique, en fonction de l’âge, du profil sportif, de la motivation du patient, ainsi que son examen clinique et les éventuelles lésions associées à la rupture ligamentaire, on peut discuter soit un traitement fonctionnel basé sur plusieurs mois de rééducation et d’évaluation clinique soit une reconstruction chirurgicale du ligament.

LA TECHNIQUE CHIRURGICALE DE RECONSTRUCTION DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR

Le Ligament croisé antérieur ne cicatrisant pas, il ne peut être suturé.
Pour le réparer, il faut le remplacer par une greffe, que l’on prélève au niveau du genou traumatisé. (autogreffe)
Nous pouvons utiliser soit une partie du tendon rotulien (Kenneth Jones), soit les tendons ischio – jambiers (DIDT), plus rarement le tendon quadricipital.
A l’heure actuelle, dans la littérature scientifique, aucune étude n’a prouvé la supériorité d’une greffe par rapport à l’autre, mais des effets secondaires différents et des indications en fonctions de faiblesses préexistantes. Ainsi, le choix de la greffe se fera après discussion avec le patient en fonction de sa profession, son activité physique et éventuels facteurs prédisposant la rupture ligamentaire (pente tibiale, hyperlaxité, valgus dynamique).
Dans certains cas, une reconstruction du ligament antéro-latéral du genou pourra être proposée afin de protéger la greffe elle-même (hyperlaxité) ou en cas d’instabilité très marquée.
Une rééducation pré-opératoire permettant une récupération fonctionnelle articulaire et musculaire est essentielle pour abord une récupération post –opératoire satisfaisante.


Les 2 greffes d'utilisation courante

La cicatrice cutanée que nous réalisons sert au prélèvement de cette greffe. Toutefois le reste de l’intervention sera réalisé par 2 petits trous à l’aide d’une caméra sous arthroscopie.
Nous réalisons 2 tunnels osseux au niveau des points d’insertion du ligament croisé et fixons la greffe à l’aide de vis résorbables (en 2 ans environ).



Planning post-opératoire

INTERVENTION : clinique d’Argonay
Anesthésie Générale ou Rachi anesthésie (à discuter avec le médecin anesthésiste).
Durée : 60 mn environ

HOSPITALISATION : Ambulatoire ou 1 jour
Marche avec appui complet sur le membre opéré (sauf cas particulier) sous couvert d’une attelle et de cannes anglaises.
Début de rééducation : mobilisation du genou, réveil musculaire, massages.
Retour à domicile ou départ en centre de rééducation.

1ère PERIODE jusqu’au 45e jour postopératoire : récupération
Rééducation (3 à 4 fois par semaine) : récupération de la mobilité et du muscle.
Travail de la marche avec, puis sans attelle.
Massages, physiothérapie.
Marche avec :
  • cannes pendant 15 à 21 jours selon schéma de marche
  • attelle 7 à 10 jours selon le réveil musculaire  
Reprise de la conduite entre 3 semaines et un mois.
Objectif : marche sans canne avec bon verrou du quadriceps et extension complète.
                      Mobilité 0-110°

2nde PERIODE du 45è jour au 3è mois : stabilisation de la greffe
Rééducation (3 à 4 fois par semaine) : avec augmentation du travail musculaire.
Reprise sportive : vélo appartement (rodage), crawl.
Reprise professionnelle selon le type d’activités.
Attention aux traumatismes car la greffe reste fragile, même si apparemment le genou va bien.


3ème PERIODE du 3è au 6é mois : Ligamentisation
Cette phase sert à poursuivre le renfort musculaire et à développer le contrôle musculaire du genou nécessaire à la reprise sportive et à la protection du genou.
Rééducation (2 à 3 fois par semaine) : 
  • augmentation du travail musculaire
  • Proprioception = déstabilisation contrôlée du genou favorisant le contrôle musculaire et la prise de confiance.
Reprise sportive : 
  • course à pied dans l’axe sur terrain stable (footing)
  • Marche en moyenne montagne avec bâtons

4ème PERIODE à partir du 6è mois : reprise sportive
Réalisation d’un test isocinétique : Afin d’évaluer la récupération musculaire, l’équilibre musculaire, sur la jambe opérée et la jambe saine. L ‘objectif étant une récupération suffisante pour limiter les risques de re-rupture ou de rupture du LCA controlatéral. Ce test couplé aux scores type COFRAS permettront une reprise sportive individualisée et suvi par notre médecin du sport.
Rééducation (1 à 2 fois par semaine) : axée sur la reprise d’activité sportive habituelle (travail des appuis, des sauts…), à visée anti douleur après les entrainements sportif.
Reprise sportive : 
  • Sports collectifs : 
6-7 mois : entrainement foncier
7-8 mois : match amicaux (entrainement)
8-12 mois : championnat et récupération niveau antérieur

  • Ski : 
6-7 mois : reprise progressive sur pistes de faible dénivelé. Travail de l’appui sur les 2 skis insistant sur la jambe opérée. Contrôle des vibrations
8-12 mois : dénivelés plus soutenus, pistes bosselées, travail de l’engagement des skis, et de la rapidité d’enchainement (godille, conduites coupées), récupération du niveau antérieur et réathlétisation.

  • Sports de combat : 
 6-7 mois : reprise du travail seul
 7-8 mois : combats « amicaux »
 8-12 mois : reprise compétition et du niveau antérieur

Présentations à télécharger

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